« La Russie est un rébus enveloppé de mystère au sein d’une énigme », disait Churchill. Dans le monde semé d’embûches et grevé d’incertitudes du XXIe siècle, la fiction dépasse souvent la réalité et avec la Russie en plein retout en subodorant que cette information cachait certainement une réalité beaucoup plus sinistre.
Peu à peu le halo de brume se dissipa autoxique de qualité militaire développé par l’Union soviétique à partir des années 1970: le Novitchok.
500 personnes touchées
Le Novitchok est indétectable et, comme le déclarait à la chaîne britannique Sky News International, le 13 mars, l’un de ses inventeurs, le scientifique russe spécialiste des armes chimiques, Vil Mirzyanov (aujourd’hui réfugié aux Etats-Unis), il s’agit du neurotory/138395/vx-assassiner-kim-jong-nam » target= »_blank » rel= »noopener noreferrer »>l’assassinat du demi-frère du dictateur nord-coréen Kim Jong-un en 2017 à l’aéroport de Kuala Lumpur. Quelques traces sur la peau suffisent à bloquer le fonctionnement d’une enzyme qui assure la communication avec les muscles, ce qui entraîne pour la victime une perte de conscience, des convulsions, la paralysie et la mort par suffocation ou par arrêt cardiaque. Les séquelles sont irréversibles. Il existe bien des antidotes telles que l’atropine, mais celles-ci doivent être injectées immédiatement après l’exposition au poison. Les chances de survie des victimes sont donc réduites.
Sur le terrain, 21 personnes – dont l’officier de police Nick Bayley – ont subi des séquelles directes de cette attaque. 500 personnes ayant fréquenté les lieux visités (un restaurant, un pub, un centre commercial) par les victimes sont également concernées. Les autorités.
Des cordons sanitaires ont été mis en place et vont le rester pendant plusieurs semaines. Dans ce comté du Sud-Ouest de l’Angleterre, qui abrite de nombreux terrains militaires, le laboratombes de l’épouse de Sergueï Skripal, morte officiellement d’un cancer en 2012, et celle de son fils disparu dans des conditions suspectes en 2017, ont été scellées.
Au « bon » souvenir de Litvinenko…
Le colonel Skripal est arrivé en 2010 en Grtoire américain, où ils travaillaient pour le compte de la Russie. Lors de sa libération, Skripal purgeait, depuis 2006, une peine de 13 ans de travaux forcés dans un camp de prisonniers en Mordovie. Il avait été condamné pour avoir, sur une période de dix ans, dévoilé au service britannique de renseignements extérieurs MI-6 (sous le nom de code « Forthwith »), les identités d’agents russes opérant en Europe occidentale. Il aurait reconnu avoir perçu 100 000 dollars en contrepartie. Installé en Angleterre, Sergueï Skripal continuait de collaborer avec le MI-6.
La vigoureuse réaction des auandes souffrances.
L’attaque, qui s’était déroulée à l’hôtel Millenium de Londres, avait entraîné la contamination radioactive de plusieurs lieux de la capitale et exposé ainsi le public à de graves risques d’irradiationun nouveau centre de recherche sur les armes chimiques ainsi que la vaccination contre l’anthrax pour les militaires, ce qui permettra de les déployer sur le terrain en cas d’attaque chimique.
L’affaire a pris une to. Enfin, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) apportera son expertise.
Le triomphe de Poutine sur l’Etat de droit ?
Du côté russe, à quelques jours du scrutin présidentiel du 18 mars 2018, les auandé à la Russie de « se taire et de partir ». A la Chambre des communes, les débats vont bon train et Theresa May peut se réjouir d’un consensus quasi général (à l’exception de Jeremy Corbyn, le leader travailliste, qui a appelé au maintien du dialogue avec la Russie) sur la nécessité de maintenir un cap de fermeté.
Pour sa défense, la Russie a fait savoir qu’elle n’était pas le seul Etat à posséder le Novitchok. Mais les apparences témoignent contre elle car, dès 1995, le scientifique Vil Mirzianov avait révélé que la Russie avait secrètement continué à mettre au point des armes chimiques de type Novitchok, dont la substance dite A-232 ultra-létale. Il fut emprisonné pour ces révélationsqui avait été retrouvé pendu en 2013.
Dans ce contexte terrifiant, les interrogations fusent : Skripal et sa fille vont-ils s’en sortir ? Y aura-t-il d’autres cibles ? Mais finalement la question la plus importante est posée : Vladimir Poutine, qui vient d’être réélu, doit-il resserrer son contrôle sur ses services de renseignement ? Enfin, sur un plan symbolique, le fait que l’attaque chimique ait eu lieu non loin de la cathédrale de Salisbury où repose la Magna Carta, à savoir l’un des textes fondateurs des démocraties modernes et de l’Etat de droit contemporain, augure bien mal de l’avenir de l’Occident.